GEORGES ROBERT MILANDRE, BÛCHERON DE MARCHAIS-BETON
ET ... MARIN SUR LE PATROUILLEUR POULMIC.
Les 8 marins (ci-dessus) des Forces Navales de la France Libre ( F.N.F.L.) qui
figurent dans la liste de 14710 noms établie par l’Amiral Chaline, sont morts le 7
novembre 1940 dans l’explosion du “Poulmic” touché par une mine .
Le Poulmic était un petit navire de servitude destiné au transport de personnel et de
matériel aéronautique entre la base militaire de Brest et celle de Lanvéoc-Poulmic.
Construit au chantier FCM de Graville (Le Havre), il est livré, avec son sister-ship, le
«Lanvéoc», en été 1937 à la marine nationale. Les deux « transports de personnels »
aux caractéristiques identiques mesuraient 37,03 m de long, 8,08 m de large pour un
tirant d’eau de 3,10 m. Ils étaient propulsés par un moteur diésel de 540 cv qui leur
assurait une vitesse de 12 nœuds, le déplacement étant de 350 tonnes.
Affecté à Brest jusqu’au début des hostilités, le Poulmic rallie la Grande Bretagne le 18
juin 1940, il sera saisi par la Royal Navy le 3 juillet et servira au service de rade entre les
bâtiments français. Le 30 août 1940 le Poulmic est équipé en patrouilleur et remis aux
FNFL. Sous le commandement du premier maître Le Guen, il participe à la surveillance
du champ de mines britannique, mouillé en protection du chenal d’entrée de Plymouth.
Le 7 novembre 1940, le Poulmic, sous le commandement par intérim de l’officier des
équipages Vibert, officier en second du sous-marin «Minerve», appareille de Plymouth
pour aller prendre position au large. C’est à ce moment qu’il sera éventré au niveau de
la machine par l’explosion d’une mine, sans doute acoustique. Le bâtiment coule
aussitôt, entraînant avec lui 11 de ses 18 hommes d’équipage.
Le Poulmic sera le premier bâtiment FNFL perdu, il sera cité à l’ordre des FNFL par le
général De Gaulle le 4 décembre 1940 et décoré de la médaille de la résistance par
décret du 31 mars 1947.
L’un des huit marins des F.NF.L., parmi les 11 victimes du naufrage, était
Georges Robert Milandre est né le 18 juin 1903 (37 ans jour pour jour avant
l’appel du Général de Gaulle) à Marchais-Beton, au hameau de la Rechênerie.
Il est le fils d’un couple de bûcherons, Victor Alexandre Milandre, né le 29
novembre 1877 à Champcevrais (Yonne), et Marceline Adrienne Marnier, née le 28 août
1881 à Aillant-sur-Milleron (Loiret). De leur mariage à Aillant-sur-Milleron le 8 janvier
1901, sont nés sept enfants. Ce sont :
- Alvérine Germaine (enfant naturel), née le 28 juillet 1899 à Aillant-sur-Milleron
(Loiret), mariée le 31 mars 1919 à Noisy-sur-Ecole, Seine-et-Marne, avec Max
Eléja Ritzenthaler
- Marcel Alexandre, né le 24 février 1902 à Champcevrais, marié le 29
décembre 1923 au Vaudoué (Seine-et-Marne) avec Lucie Lucienne Chevallier
(1905, Le Vaudoué -1981, Le Vaudoué), décédé en 1977 au Vaudoué à 75 ans
- Georges Robert (1903, Marchais-Beton - 1940, Plymouth)
- André Albert, né le 7 janvier 1905 au Charme, décédé le 5 novembre 1937 au
Vaudoué à l’âge de 32 ans
- Yvonne Claire, née le 1 er janvier 1907 au Charme, mariée le 4 juin 1943 à
Caen avec Maurice Jobelin, décédée le 30 août 1971 à Draveil (Essonne) à l’âge de 64 ans
- René Alfred, né le 30 avril 1908 à Champcevrais. Cultivateur, marié le 11 juillet 1934 à Villiers-sous-Grez (Seine-et-Marne) avec Denise Gilberte Vocelle (1909, Villiers-sous-Grez- 2000, Villiers-sous-Grez), décédé le 29 mars 2000 à Villiers-sous-Grez à 91 ans.
- Juliette Adrienne, née le 1 er juillet 1910 à Champcevrais, mariée le 28 janvier 1933 au Vaudoué avec Marcel René Lesage (cultivteur né en 1910 au Vaudoué). Décédée le 20 octobre 2004 à Fontainebleau à 94 ans
Les parents, Victor Alexandre Milandre, ancien cantonnier communal, et
Marceline Adrienne Marnier sont décédés tous deux au Vaudoué (Seine-et-Marne)
respectivement en 1958 à 81 ans et en 1961 (le 30 novembre) à 80 ans.
Georges Robert Milandre, troisième enfant de la fratrie, est le seul natif de
Marchais-Beton. En 1911, la famille complète est recensée aux Fréminets, hameau de
Champcevrais, à la suite du père, déclaré journalier.
En 1921, toute la famille, à l’exception d’Alvérine Germaine déjà mariée, est
recensée au Vaudoué (Seine-et-Marne). Le père et les trois premiers garçons (Marcel,
Georges et André) se déclarent bûcherons pour le compte d’un propriétaire, Asselineau.
En 1936, seul, André, sans profession, demeure sous le toit parental.
Le parcours de Georges Milandre entre les deux conflits mondiaux n’est pas
renseigné (est-il entré dans la Marine par son service militaire ?), tout comme son
itinéraire et les moyens utilisés pour rejoindre l’Angleterre ne sont pas connus. Mais il
fut parmi les premiers marins français à répondre à l’appel du Général de Gaulle
puisque son engagement dans les F.N.F.L. est daté du 25 août 1940.
L’épave du Poulmic, sépulture marine des onze victimes du naufrage du 7
novembre 1940, se situe au large de Plymouth, au sud-est de Rame Head (Position
50.18.00N 04.10.05W )
La mémoire de Georges Milandre, second maître de manœuvre disparu à 37 ans,
est conservée sur les monuments aux morts du Vaudoué (Seine-et-Marne) et de
Hainneville-Haut (Manche) ainsi que sur la stèle commémorative du cimetière de
Hainneville à Equeurdreville-Hainneville (Manche), mais déplorablement ignorée et
peut-être complètement oubliée par sa commune natale, Marchais-Beton.
Notes : Selon les tables décennales de Hainneville consultables en ligne, Georges Robert Milandre s’est marié le 11 février 1929 à Hainneville. Il a épousé Madeleine Rosalie Caroline Heleine, née le 30 mars 1907 à Hainneville, décédée le 10 septembre 1994 à Baguer-Morvan (Ille-et-Vilaine) à 87 ans. Leur fils, Pierre Marcel Henri Milandre, né le 22 octobre 1932, est décédé le 30 novembre 2016 à Hirel (Ille-et-Vilaine)
Qui est Madeleine Milandre qui s’est aussi mariée le 11 février 1929 à Hainneville ?
Georges Robert Milandre, répertorié au Service Historique de la Défense“, Vincennes GR 16 P418987 et CC8 62 H 9602” Lire en ligne : http://www.france-libre.net/la-fin-du-patrouilleur-poulmic / La fin du patrouilleur Poulmic, par l’officier principal des Equipages Paul Vibert.