
Avant guerre
Je vous écris de la France de 2024.
La France d’avant guerre où tout est si bon pour les affaires !
La France d’avant guerre où tout est si difficile pour tant de français !
J’en ai profité pour lire un texte de Jean Giono de 1934. Il y réfléchit à l’après-
guerre. (Jean Giono a fait la guerre de 14-18. Il avait 20 ans).
Je me demande si nous ne devrions pas passer directement à l’après-guerre.
Pour les plus patients j’ai copié quelques morceaux choisis de son article :
« Ce qui me dégoûte dans la guerre, c’est son imbécillité (…) A la guerre j’ai
peur, je tremble, je fais dans ma culotte. Parce que c’est bête, parce que c’est
inutile, inutile pour moi, inutile pour le camarade qui est avec moi sur la ligne de tirailleurs, inutile pour le camarade en face. Inutile pour tous ceux qui sont sous la meule, pour la farine humaine.
Utile pour qui alors ?
Nous savons maintenant très nettement de quoi il s’agit. L’État capitaliste a
besoin de la guerre. C’est un de ses outils. On ne peut tuer la guerre sans tuer l’État capitaliste.
Je parle objectivement. Voilà un être organisé qui fonctionne. Il s’appelle Etat
capitaliste comme il s’appellerait chien ou chat ou chenille. Il est là, étalé sur ma table, ventre ouvert. Je vois fonctionner son organisme. Dans cet être
organisé, si j’enlève la guerre, je le désorganise si violemment que je le rends
impropre à la vie, à sa vie, comme si j’enlevais le coeur du chien. Cet Etat
capitaliste mérite-t-il mon sacrifice ? Est-il doux, patient, aimable, humain,
honnête ? Est-il à la recherche du bonheur pour tous ? Je ne pose pas les
questions pour y répondre moi-même. Je les pose pour que chacun y réponde en soi-même.
La guerre irrigue de sang frais toutes les industries de l’État capitaliste. La
guerre fait monter aux joues de l’État capitaliste les belles couleurs et le duvet de pêche »
Asma Mhalla, docteure en études politiques, a écrit en 2024 :
«Technopolitique – comment la technologie fait de nous des soldats ? »
Je vais le lire car au dos, il est écrit entre autres :
«Nos cerveaux sont devenus l’ultime champ de bataille. Il est urgent de penser, car ce n’est rien de moins que le nouvel ordre mondial qui est en jeu, mais aussi la démocratie ».
Tizef
