Il était une fois la tolérance à Charny Orée de Puisaye
Sans fierté outrageusement cocardière, je me souviens que la commune de Chêne-Arnoult a accueilli un couple de femmes mariées, précurseures du mariage pour tous. Le pire, est que le village était parfaitement informé que
François et Françoise étaient deux femmes. Chêne Arnoult les accueillit avec une belle tolérance que nous aimerions encore connaître aujourd'hui. Il faut se souvenir qu'au milieu du XIXème siècle, l'usurpation d'identité pouvait entrainer des peines de prison voire les travaux forcés!
Mais quelle est l'histoire ? François Desvault originaire de Fleury la Vallée s'installe à Dicy, tombe en bel amour pour Françoise sa voisine qui le lui rend bien. Ils vivent rapidement ensemble et achètent une maison à Chêne Arnoult. Le 30 juin 1812 ils décident tous deux d'officialiser leur union en signant un contrat de mariage devant Pierre Mallet, notaire à Prunoy. Ils ne se marient pas mais organisent une véritable noce. Ils vécurent heureux et sans enfant jusqu'à la mort de François, en 1854. L'administration fiscale, précise par essence, enregistre l'acte avec ces détails : "Catherine Desvaux, dite François, est décédée célibataire et sans héritier. La décédée a, sous le nom de François Desvaux, légué l'universalité de ses biens à ladite Françoise Dumand à laquelle elle était unie et à qui elle a donné dans son testament la qualification d'épouse" (1)
Elle a survécu deux ans à son mari, François-Catherine
EL MORO
(1) Extraits de l'Yonne Magazine du 4 octobre 2014, et du Journal des Débats
politiques et littéraires de septembre 1854